Sous de pareils assemblages de sensations, sous de telles rafales de perceptions qui n’en finissent plus de se décaler, de se décentrer, c’est toute une galaxie intime qui fait surface pour peu à peu s’incruster dans le texte, jusqu’à faire sentir son expression verbale et les représentations qui s’y rattachent. L’auteur de Salerni découvre et n’hésite pas à exercer sa pleine liberté d’interroger les formes conventionnelles des gestes, des pensées, des désirs, des pulsions, des fantasmes qu’il laisse surgir tels des tessons de réalité au gré d’un apparent désordre, afin de donner place au corps, plus précisément à sa sensualité et à son pouvoir d’ébranler toute certitude sur laquelle cette dernière semblait reposer.
Séverine Daucourt-Fridriksson est née à Belfort en 1970. Après des études de lettres classiques et de psychologie clinique et psychanalytique, elle exerce brièvement le métier de psychologue avant de collaborer pendant six ans au Journal des psychologues. En 2003, elle se voit attribuer une bourse de découverte par le CNL. Plusieurs revues accueillent ses textes dont certains seront publiés dans l’Anthologie de la Biennale des poètes en Val de Marne en 2006. L’Île écrite paru en 2004 lui a valu le prix Ilarie Voronca. Elle est également traductrice de l’islandais. En 2006, elle compose un montage poétique intitulé et ne va malheurer de mon malheur ta vie qui sera mis en scène par Éric Ruf au studio-théâtre de la Comédie-Française. Compositrice et interprète, elle a écrit et réalisé un album de chansons, Bláa, sorti au printemps 2008. Associée à la Maison de la poésie (Passage Molière) depuis deux ans, elle donne des lectures publiques très remarquées.