Tout le monde a pu remarquer comment certaines choses, dites sur un certain ton, peuvent devenir des expressions amoureuses pleines de tendresse : mais quel imbécile ! que tu es bête ! quel crétin ! … et bien d’autres encore, dites avec douceur, pour se rapprocher. Chaque fois que vous traitez quelqu’un d’abruti ou de crétin, il n’est pas sûr pourtant qu’il se jette à votre cou. On ne peut pas être imbécile, stupide ou crétin pour tout le monde ; seuls les proches peuvent en profiter. À moins, qu’on ne se sente proche de tout le monde…
Jean-Paul Curnier, philosophe, écrivain et vidéaste né à Arles en 1951, a récemment publié le Désordre des tranquilles (Via Valeriano, 1996) ; Aggravations (Fourbis, 1997) ; le M.A.C de Marseille, une affaire de musée d’art (Sens & Tonka, 1997) ; la Culture, suicidée par ses spectres (Sens & Tonka, 1998).