Quand les mots ne sont pas murmures, ils sont cris. Des cris d’espoir, de désespoir aussi. Les mots usés sur la pierre cheminent, butent, ricochent, s’amarrent. Silice, poussière. Et ces cailloux, de taille, de forme et de couleur différentes, symbolisent les états d’âme que traversent les hommes et le poète : joie, tristesse, peur, colère, mélancolie. Il y a aussi l’écorce, peau des arbres, respiration, sinuosités que l’on aborde avec le toucher. Et les traces que laissent l’amour, l’amitié, la perte. Ces empreintes que laissent les semelles et qui disparaissent avec la pluie et le vent. Avec les mains en coupe, l’oreille plaquée contre le sol, en quelques mots, la nature est convoquée pour propager ce cri et – peut-être – trouver une terre d’accalmie.