• Auteur(s): Michel Ducobu
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 144 pages
  • ISBN: 978-2-807004-19-1
  • Parution: Janvier 2024
  • Prix: 17 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Ils ont la vie derrière eux, du moins le croient-ils. L’un et l’autre ont choisi la solitude comme viatique pour la route qu’il leur reste à suivre. Par commodité pour lui, par défaut pour elle.
Le hasard ou le destin, même si les deux solitaires ne font aucunement confiance à ces génies de l’inconnu, vont néanmoins s’intéresser à eux. Avec un peu de compassion, un rien d’humour et une bonne dose de cruauté, selon la règle.
La vie devant soi sera-t-elle plus forte que l’envie ou le mal de vivre ?
La misanthropie de l’homme désabusé, la misandrie de la femme blessée peuvent-elles se dissoudre dans l’amour ?
Un défi, une expérience ultime, un sursaut sentimental les aideront peut-être à surmonter leur indifférence, à vaincre leur résistance.
SEUL et SEULE deviendraient ainsi, par la force tranquille des choses humaines, d’humbles héros d’une histoire à la fois banale et déroutante.

Extrait

J’aurai soixante-quinze ans dans six mois et vingt-huit nuits. Il me reste à peu près la moitié de mes dents. De quoi mordre encore dans la chair coriace des jours. Le problème se situe ailleurs : comment passer cette période prémortelle sans trop subir les grincements de l’âge et l’érosion des heures ? L’on me dira que ce n’est pas nouveau, que cette morne inquiétude concerne pas mal de gens et qu’il existe quantité de solutions : promenades en groupe, parties de golf ou de bridge, séances de yoga, séries télévisées sur une centaine de chaînes, massages asiatiques, visites au cimetière, lectures en boucle de magazines… Rien de tout cela ne m’excite vraiment, à part la balade, mais en solitaire et sur les crêtes si possible. Mais l’arthrose me tient à l’œil, au bas du dos plus exactement, et m’interdit tout effort musculaire de longue durée. Quant à la pétanque, je la déteste haineusement : ces allers-retours entre les boules, ponctuées de discussions retorses et enflammées, me donnent le tournis, la nausée même. Quelque chose d’existentiel, comme un va-et-vient infernal entre le néant et l’éclatement, le big bang qui a tout déclenché, la propagation humaine et toutes ses complications insurmontables.