• Auteur(s): Venko Andonovski
  • Éditeur: Kantoken
  • Genre: Roman
  • Péritexte: Traduit du macédonien par Maria Béjanovska. Préface de Milan Kundera
  • Format: 15 x 21 cm
  • Nombre de pages: 480 pages
  • ISBN: 978-2-930739-08-3
  • Parution: 2014
  • Prix: 22 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué (Belgique). Générale Libr’Est (France).

Été 1633 : le padre Benjamin, doctor angelicus, ami et confident du pape Urbain VIII, de Galilée et de Descartes, est envoyé en mission dans sa Croatie natale. Face au grand inquisiteur de Zagreb, il devra défendre Jovana, la perle rousse de Macédoine et déchiffrer de nombreux mystères qui l’emmèneront bien plus loin qu’il ne croyait.
Trois cents ans après le Guillaume de Baskerville du Nom de la rose d’Umberto Eco, un nouveau sage franciscain mène l’enquête. Passé et présent s’entrelacent pour tisser quatre cents ans d’amour au temps de l’Inquisition.
En Europe, entre le Xe et le XVIIIe siècle, près d’un demi-million de femmes ont été condamnées au bûcher sous prétexte d’être des sorcières et d’avoir signé un pacte avec le diable, c’est-à-dire d’avoir eu des relations sexuelles avec lui. Ces accusations étaient le plus souvent le fait de leur mari. Il s’agit d’un des plus grands génocides dans l’histoire de l’humanité dont on parle rarement, même de nos jours.

Si j’ai parlé de Hermann Broch et de Carlos Fuentes, c’est pour dire que le roman de Venko Andonovski fait partie de ce même troisième temps de l’histoire du roman pendant lequel le romancier refuse d’obéir à la forme traditionnelle du roman comme à une nécessité. Dans Sorcière ?, Andonovski ne veut pas seulement décrire un milieu et la vie d’un personnage, mais saisir l’insaisissable. À savoir, l’incompréhensible massacre des femmes (d’un demi-million de femmes) accusées de sorcellerie et envoyées aux flammes du bûcher. Ce qu’il raconte, ce n’est pas seulement ce massacre, mais le mystère de ce massacre, d’autant plus incroyable qu’il a pour théâtre l’Europe, cette Europe dont nous sommes habitués à admirer la rationalité, les sciences, l’esprit critique, et que nous considérons pour cela unique au monde. Mais dans cette œuvre superbement polyphonique où la variété des procédés narratifs étonne et ravit le lecteur, l’évocation de la sorcellerie est constamment accompagnée, enrichie par des histoires se déroulant dans la vie contemporaine, si bien que Sorcière ? devient un grand roman sur l’Europe. Sur le temps passé et présent de l’Europe. Mais ça suffit. Je ne veux pas raconter ce roman irracontable. Je vous prie de le lire. Avec l’amour qu’il mérite.
– Milan Kundera, extrait de la préface.