LA NUIT

J’allais dans l’herbe et le soufre. Une paille de fer irritait le cuivre du jour absent. Dans les remblais, de faux compagnons évitaient le vent. Le vent ne les cherchait pas pourtant. La circulation de la monnaie sonore engendrait un rire rauque.

Je me souviens de grands verres pleins dans une salle vide et sombre. Bus à oublier que j’étais. Sans succès. La nuit progressant, les forces demeuraient dans un corps d’éponge ou de bois. Mes lèvres répondaient de diverses manières à d’autres. Il me semblait que je fusse devenu muet.

La source noire : c’est moi, rampant dans un couloir.

Aucun moment ne valut jamais cette crispation de la conscience, cette netteté dans les perceptions durant des minutes sans fin de vomissement enténébré.