Spiderland plonge le lecteur dans une ville mystérieuse, repliée sur elle-même, dont l’activité économique est centrée sur les araignées. Une cité vivant presque en autarcie, où le temps semble s’écouler au ralenti et les habitants vivre dans le passé. « Les araignées sont un prétexte », convient Jean-Marc Flahaut, même si elles évoquent des choses intéressantes comme « l’enfance, le grenier, les recoins cachés ». Ce qui intéressait avant tout ce jeune auteur, grand amateur de cimetières, est en effet de développer encore et toujours cet univers qu’il affectionne, centré sur « l’oubli, l’absence, et les regrets, les vestiges, les choses qui ne fonctionnent plus… Un truc infiniment nostalgique ». C’est pourquoi, même si l’intrigue tissée dans Spiderland est parfois aussi ténue qu’un fil de toile d’araignée, on se laisse captiver, emporter par son atmosphère surréaliste et la poésie des phrases et des situations imaginées par ce grand fan de l’américain Richard Brautigan.
Jean-Marc Flahaut est né en 1973 à Boulogne-sur-Mer. Il a publié dans des revues comme Contre-allées et Microbe. Influencé par les écrivains de la contre-culture américaine des années 1960 et 1970, il est l’auteur d’une quinzaine de livres à la croisée du roman noir, du fait divers et de la poésie.