Le livre se présente sous la forme d’un murmure infini. Il est composé de trois ensembles correspondant à trois mouvements de la parole poétique : Frères, Forteresse, Roses.

Venant après ses deux derniers livres, le Pays, (La Lettre volée, 2021) et Triste encore, (Obsidiane, 2022), la poésie de Marc Blanchet s’accorde au plus intime de la vie. Cela transparaît avec force lorsque l’auteur fait appel à l’évocation, aussi manifeste que discrète, des rapports qu’il laisse deviner tendus avec ceux et celles qui auront accompagné les faits de mémoire passés ou du présent à l’instant révoqué.

Une part vive de l’enfance se trouve sans doute ici évoquée par la traversée des mots, par leur magie, et surtout par leur si fine association, ne laissant pas de place à la mélancolie. De plus, la parole poétique de Marc Blanchet signale une acuité de la perception qui n’est pas sans rappeler l’œil et l’œuvre du photographe qui accompagnent toute sa démarche de création.

Cette poésie demeure extrêmement lucide face à la vie. La brièveté de ses poèmes et leur densité offrent peu d’équivalent dans la poésie contemporaine :

J’étais sans parole.
Des heures dans la chambre,
avec l’attente pour collier.
Aboyant pour dire oui.
Et complaire.