Ce livre d’images rapides et d’émotions lentes est séparé en deux par une pliure invisible. C’est son méridien de Greenwich. On franchit une frontière sans la voir et on se retrouve ailleurs, et surtout ailleurs en soi-même.
La première partie est consacrée à New York, ou plutôt à certains souvenirs obsessionnels liés à cette ville atlantique, où se sont déroulées quelques-unes des actions les plus singulières de ma vie.
Les traces de tourisme et de pittoresque y manquent, comme dans mon souvenir. Tout conspirait à me faire trouver naturelle l’étrangeté du lieu et du temps.
La seconde partie explore un continent entièrement nouveau : la terre natale. La jubilation diffuse de ces poèmes tient au fait qu’elle m’était étrangère et l’est restée. Je n’y avais vécu que par contumace. Il a fallu la réinventer, avec des détails rêvés.
Ces deux suites combinées sont les deux versants d’une expérience unique : l’exil, qui n’est pas sans charme, la veille du départ.
— L. D.
Luc Dellisse est romancier, poète, essayiste et professeur de scénario. Diplômé en philosophie et lettres de l’université catholique de Louvain, il a exercé plusieurs métiers dans le domaine culturel. Auteur de nombreux scénarios de bande dessinée et de scénarios pour des courts métrages et pour la télévision, il a également publié des essais sur la scénarisation, des romans pour la jeunesse, des pièces de théâtre et des articles de critique, notamment dans les Cahiers de la bande dessinée. Il est l’auteur de deux essais sur le scénario, l’Invention du scénario et l’Atelier du scénariste (Les Impressions Nouvelles). Ses œuvres de fiction s’inscrivent dans un cycle d’autobiographie imaginaire qui comprend à ce jour cinq romans : la Fuite de l’Éden (L’Harmattan, 2004), suivi, aux Impressions Nouvelles, par le Jugement dernier (2007), le Testament belge (2008), le Professeur de scénario (2009) et les Atlantides (2011).