Théorème interroge la notion de « retour » et à travers elle, celle de notre perception du temps. Son concepteur, Michel Lorand, aborde son sujet en plasticien et nous propose un livre de musique et de littérature.
Le livre se compose d’une transcription scrupuleuse de la partition d’origine des huit préludes de François Couperin tirés de l’Art de toucher le clavecin (1717) et de son envers, véritable version rétrogradée de chaque prélude, issue d’un mouvement retour (2019).
Cet ensemble de partitions est précédé d’un texte de Pascal Quignard, Harmoniè Palintropos (« ajustement par tropes en sens contraires »), qui éclaire cette notion de retour en nous donnant une nouvelle interprétation des rapports unissant l’arc et la lyre qui « s’avancent en rebroussant chemin » et nous offre, avec Zénon d’Élée, une inoubliable leçon de musique.
Dans ce livre où la musique s’entend, chaque lecteur devient un interprète.
Dans son travail de plasticien, Michel Lorand poursuit ses recherches sur les possibles apparitions dues à la contingence. Effacer, aller au bout de la disparition — des choses et de l’auteur — pour faire apparaître un objet nouveau, imprévisible, dénué de toute psychologie. Michel Lorand s’attache ainsi à montrer des processus qui vont à l’essentiel : films, musiques, partitions, installations. Le temps, le temps long des passages, des transformations, des glissements autorise des surgissements occasionnels et imprévisibles.
Dans le cadre du projet Théorème, Michel Lorand a aussi filmé et enregistré en studio les différentes pièces jouées par Marie-Anne Dachy sur un clavecin réalisé par Jean-Luc WolfsDachy d’après un instrument de Pascal Taskin (Paris, 1769). Le film est visible sur le site www.michellorand.net.