Thomas J. Willson, veuf un tantinet lunatique, auteur de romans pour la jeunesse, fait de son mieux pour élever seul ses deux filles et son fils. Jusqu’au jour où une pénurie de Choco Pops affecte le supermarché du coin et où sa benjamine surdouée, Aude, lui annonce la fin des temps. À partir de là, tout se débande. Pris de rage meurtrière, les humains s’étripent et subissent les attaques d’animaux en folie, d’étranges personnages répandent des prophéties menaçantes… Conduite par Aude, la famille est ballottée dans un road movie sous un ciel de tornade envahi de lucioles rouges, avec l’espoir de retrouver l’éleveur de chevaux – serait-ce Dieu ? – qui peut seul mettre fin à cette Apocalypse… jusqu’au coup de théâtre final.

Extrait

Nous restons confinés deux jours avant d’être délivrés de ce couvre-feu liberticide. Entre-temps, les gouvernements du monde entier se sont réunis pour élucider le mystère de la folie meurtrière qui a transformé un évènement bénin en une série de meurtres sauvages. Ils ont fait appel à un tas d’experts, il y a eu des échanges entre pays et continents, des milliers de rapports ont été pondus, une enquête à l’échelle planétaire a été ouverte, on a réuni les plus éminents esprits dans une salle pour leur demander leurs avis, et tout ça pour rien. Personne ne comprend ce qui s’est passé. Les hypothèses volent dans tous les sens, les complotistes font assaut de stupidités, mais personne n’a le fin mot de l’histoire.
Sauf peut-être Aude.
Ce qu’on sait, par contre, c’est qu’il y a eu des millions de morts à travers le monde et que ça a foutu un sacré bordel économique et psychologique. La panique s’est emparée de tous et a créé des soulèvements populaires, générant des manifestations, des pillages et de nouveaux homicides, ceux-là involontaires. L’armée a dû se substituer aux forces de l’ordre dans la plupart des pays, et pendant ce temps-là, nous, les Willson, nous nous retrouvons tous les quatre dans le cabinet de Sylvia Châtelain.
Elle a accepté de nous recevoir pour tenter de dénouer le conflit interne qui s’est créé dès l’instant où Agnès s’est rebellée contre l’idée de faire comme si de rien n’était. Comme le cabinet de Sylvia n’est pas adapté aux thérapies familiales, on est serrés les uns contre les autres, à l’exception d’Agnès qui s’est mise le plus loin possible de nous.