« Karel Logist voit loin, Karel Logist voit tout de travers. C’est qu’il voit le monde de là où il se trouve : de l’autre côté du fleuve. Selon les heures du jour, selon les saisons de l’année, le regard doit traverser tantôt la brume qui traîne autour de l’eau, tantôt les pluies de novembre, ou alors les mirages de l’été. Ainsi il arrive que le malheur, à cette distance, vous ait des airs de complicité, pour un rien il vous tendrait la main. Et il n’est pas rare que le bonheur, avec son vieux manteau et ses pas de danse maladroits, vous lance une grimace en guise de salut. Géographe de la dérision, Karel Logist ne se moque de rien ; mais il sait qu’il faut cligner de l’œil pour y voir clair. Après, il reste des poèmes, pour dire que rien ne dure – sauf le cœur. »
Francis Dannemark
Tout emporter rassemble les poèmes les plus significatifs de Karel Logist, qui s’est imposé en une dizaine de livres, comme l’un des poètes marquants de sa génération. C’est « Miles Davis, mais au petit matin, sur les bords de la Meuse, à la hauteur de l’île Monsin… », comme l’écrivait Jacques De Decker dans Le Soir.