« Cela faisait à peine trois jours que j’avais repris une activité professionnelle et déjà je me sentais partir en vrille. D’une, je devenais agressif. De deux, je me trouvais mesquin jusqu’à l’immoralité. De trois, je somatisais comme jamais. De quatre, je me laissais gagner par l’abrutissement. Surtout, bien qu’étant conscient de tout cela, j’étais incapable de prendre suffisamment de recul pour rectifier le tir. Pour me rassurer, je me disais que je n’en étais pas encore à me défenestrer ni à hurler devant l’adversité. Il fallait néanmoins convenir d’une chose : les plus chouettes concepts philosophiques ne m’étaient d’aucun secours. »

Valérien Béton, musicien sans un rond, désire vivre d’amour, de musique et d’eau iodée. Séparé de sa muse, Kléa, animé par l’espoir inébranlable de la reconquérir, prêt à maintes sacrifices pour acquérir un phare où vivre et composer l’esprit tranquille, Béton accepte de jouer les détectives privés. On le retrouve ainsi sur les traces de maris volages, ou infiltré dans une entreprise dont le personnel perd pied pour de mystérieuses raisons. Mister Béton, cyclope des temps modernes, passe au crible de son regard caustique l’univers du travail et les drames d’une enfance qui le taraude. Par-delà ces épreuves délirantes, Valérien pourra-t-il atteindre ce minimum d’équilibre créatif, amoureux, affectif, sans lequel il n’est pas de véritable dignité humaine ?