En 1936, Henri Michaux livrait l’étonnant récit de son voyage en Grande Garabagne. Quelque temps plus tard, dans la préface à une nouvelle édition augmentée d’autres récits, il indiquait avoir vécu souvent dans d’autres contrées : « Deux ans en Garabagne, à peu près autant au pays de la Magie, un peu moins à Poddema. Ou beaucoup plus. Les dates précises manquent. » Et d’ajouter : « Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt… Naturels comme les plantes, les insectes, naturels comme la faim, l’habitude, l’âge, l’usage, les usages, la présence de l’inconnu tout près du connu. »
Quant à Sylvestre, il a lui aussi très souvent vécu ailleurs. Très jeune il a lu Michaux qu’il a ensuite connu. À son tour il est parti explorer la Garabagne, mais c’est dans la petite Garabagne qu’il a pu séjourner un an. Il y a côtoyé les peuples résidents dont il a observé les mœurs et les étranges coutumes. Ce sont les notes consignées dans ses carnets de voyage que nous publions ici.
Sylvestre Clancier est poète et essayiste. Sa formation philosophique l’a amené à entreprendre des recherches sur l’allégorie et le symbolisme, ainsi que sur la patascience et l’imaginaire. Il a paraître des poèmes et des fantaisies en prose, d’abord dans différentes revues littéraires, françaises, québécoises et italiennes (Cahiers des saisons, F, Génération, TXT, Métamorphoses, Liberté, il Caffè), puis en recueils. Ses poèmes ont été traduits en plusieurs langues.