« Des marchés où s’était épuisée notre arrière-grand-mère aux magasins de prêt-à-porter montés par nos parents, tout nous ramenait aux tailleurs juifs des shtetls de Pologne. Quatre générations plus tard, on ne se fournissait plus dans le Sentier, à Paris, mais chez d’invisibles intermédiaires qui ramenaient la marchandise du Bangladesh, du Pakistan ou de Chine. Qu’importait la provenance des pièces, qui les avaient confectionnées et comment, nous devions reconnaître parmi les vêtements entassés les articles susceptibles de plaire. Il fallait être rapide, choisir juste. Nous prenaient de court ces nouvelles enseignes qui ouvraient dans toute l’Europe. Le shmattès yiddish allait bientôt disparaître. »
Née à Bruxelles en 1973, Nathalie Skowronek a travaillé dans l’édition avant de se lancer pendant sept ans dans le prêt-à-porter pour femmes. À trente-sept ans, elle publie son premier roman. Elle aborde dans ses ouvrages la question des origines, où elle y réfléchit avec le souci du monde contemporain.