• Auteur(s): Frédéric Bécourt
  • Éditeur: Accro / Lire et relire
  • Genre: Roman
  • Format: 15 x 21 cm
  • Nombre de pages: 208 pages
  • ISBN: 978-2-931137-06-2
  • Parution: Mars 2023
  • Prix: 19 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: CED/Pollen

Bordeaux, 2026. Gilles, romancier sur le déclin, partage la garde de sa fille Chloé avec son ex-épouse. En tant qu’humaniste, il est scandalisé de se retrouver convoqué à l’école maternelle pour des propos racistes que son enfant de cinq ans aurait tenus dans l’enceinte de la cour de récréation. Lors de cet entretien, la directrice lui annonce que Chloé va devoir être soumise à une série de tests psychologiques, désormais exigée par l’administration. Mais Gilles refuse de donner son accord et, de ce fait, se voit retirer la garde de sa fille. Soutenu par une jeune journaliste conservatrice et un sulfureux magistrat à la retraite, il s’engage alors dans un combat juridique et médiatique incertain qui le conduira progressivement à la radicalité.
Un vent les pousse pointe les ravages invisibles d’une société contemporaine en quête constante de nouveauté mais en manque de repères. Au fil d’un récit poignant, Frédéric Bécourt s’attache à dépeindre avec une grande humanité le quotidien de femmes et d’hommes devenus les otages, ou parfois même les instruments, d’affrontements idéologiques qui les dépassent.

Extrait

« Qu’est-ce que vous faites, Monsieur Duvignac, la semaine où vous ne vous occupez pas de votre fille ? avait demandé le juge alors que Juliette venait de lui expliquer qu’ils avaient déjà mis en place, depuis leur séparation, une forme de garde partagée qui convenait à tout le monde.
– Je l’attends, avait répondu Gilles. Enfin je m’occupe, je médite sur la solitude, la mort ou les restes de mes amours passées. Je suis écrivain, vous savez. Alors ce n’est peut-être pas un vrai métier, je vous l’accorde volontiers, mais au moins ça me laisse du temps. »
Le jeune magistrat avait semblé déboussolé par cette franchise. On aurait dit qu’il ignorait que l’on puisse ainsi se proclamer écrivain, qu’il existait encore des gens comme ça, des auteurs anonymes qui ne passent pas dans les médias et espèrent tout de même vivre de leur plume. Le monde de Gilles devait lui paraître étrange. La simple évocation des termes « solitude » et « mort », dans le cadre impérieux d’une conversation formelle, avait eu l’air de le glacer.