Le poète-voyageur, le «vagamonde» Campos ne tombe ni dans le paysagisme ni dans l’anecdotisme. Nostalgique de l’enfance, revenu de l’enthousiasme libertaire de 1968, comme d’autres illusions, il reconnaît que sa «vie s’est trouvée dans les lettres»; mais, pour le poète, la vraie vie n’est-elle pas le vrai dire ? Cette langue juste qui travaille la pâte de la mémoire sociale et intime. Ainsi, la révolte de Campos s’est-elle intériorisée, son humanisme tend-il, plus justement, à préserver l’espoir qu’un jour
dans aucune rue de Jérusalem
on ne pourra marcher
tant y joueront de filles et de garçons
André Doms