Les vies sont patinées, les vies sont lustrées, les vies sont luisantes comme le verglas sur le macadam, comme un champ de fleurs sous la pluie d’été. La vie humaine est courte, misérablement courte, mais la vie nous donne à espérer, et de là vient la plus haute désillusion car la vie n’est pas ce qu’on nous fait croire, il faut s’accommoder de ce vieux mensonge toujours répété, toujours cru, quand bien même, après nous, l’éternité ne saurait durer très longtemps.
Jean-Claude Martin hélas le sait, c’est le peu de certitude qu’il nous délivre, et c’est tout à l’honneur du métier de vivre qu’il professe, et du travail, ce vieil outil du poète, qu’il secoue à plein bras. Il ne s’agit pas de l’en remercier, ni de l’en blâmer, mais de vivre, vivre encore un peu, encore un moment, encore un instant.
— Hervé Bougel, extrait de la préface.
Jean-Claude Martin est né en 1947 en Charente. Il a travaillé jusqu’en 2007 comme conservateur à la bibliothèque universitaire de Poitiers. Depuis 2006, il préside la Maison de la poésie de Poitiers. Une quinzaine de livres de poésie aux éditions Le Dé Bleu, Cheyne Rougerie, Tarabuste, etc.