Pas de référence à l’antiquité grecque, aux rois ou aux dieux des Hellènes, chez Jack Keguenne. Alors, quel peut être ce Visage épiphane, apparu, entrevu, sinon celui de la poésie : « à peine l’apercevoir / et connaître enfin / la longueur de son règne ». Des poèmes courts – trois lignes – qui se refusent à toute littérature pour aller à l’essentiel : ici « aucun récit / conserver / le registre d’un sourire ». Des poèmes qui, dans leur nudité, ne se proposent rien d’autre que d’« augmenter le silence / la couleur en concert / dans la tessiture du jour ». La poésie ne serait-elle pas précisément ce silence ou, à tout le moins, le fruit d’un certain silence ?
Francis Chenot
Extrait
d’abord seul
pendant longtemps
le vide ne reconnaît rien
hors lui-même
***
silence dans son sillage
le monde ému
de se sentir traversé