
« Je suis né en 1890, au pied d’un arbre. Ma mère a été aidée par la vieille Ntumba, une esclave ganguela. L’esclave, peut-être à cause de son grand âge, m’a laissé tomber dans la poussière. Quelques secondes à peine, suffisantes pour que se mêlent dans mon corps la poussière de la terre et les liquides que j’apportais avec moi en sortant de ma mère. Mon père à hurlé qu’il allait tuer la vieille. »
À travers la saga d’une famille de colons et l’impossible dialogue d’un colon portugais avec une statue yaka, le romancier angolais Pepetela mêle étroitement destinées individuelles et épopées collectives, en même temps qu’il donne à voir l’envers de notre histoire : celle de l’Europe coloniale.
Son récit est aussi une aventure du langage où se dessine, dans l’échange des cultures, la possibilité d’une écritue qui accorde enfin une place à la parole de l’Autre.