Voici des visions de cités labyrinthiques enfouies au plus profond de notre mémoire, des images surgies de la peinture, celle de Dalí, de Bosch. Voici un hors champ de Magritte, voici l’univers de Schuiten, celui de M.C. Escher où les escaliers se montent, se descendent, éternellement. Là, perdu dans ce fouillis d’images, cet entrelacs de mots, erre une créature proche de celles de Kafka, proche de celles de Bacon.
Prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Zébuth ou l’histoire ceinte est ici suivi de l’Imparfait, deuxième livre publié de Laurence Vielle. Des poèmes éblouissants d’images, une fantaisie d’écriture qui n’exclut pas la gravité, une légèreté gracieuse où les mots sont entraînés dans une danse débridée, une langue chatoyante et fervente. Un drame personnel sous-tend cette poésie, son reflet tragique scande son imaginaire et génère une conscience très sereine de la mort.
Laurence Vielle est née à Bruxelles en 1968. Elle y vit toujours. Elle est comédienne, poétesse, diseuse, glaneuse de mots, les siens, ceux des autres, tambours du monde qui font battre son cœur et danser sa langue.