• Sous-titre:
  • Auteur(s): Sébastien Hoët
  • Éditeur: L'Arbre à paroles / P.O.M. Poésie ouverte sur le monde
  • Genre: Poésie
  • Péritexte:
  • Format: 13 x 13 cm
  • Nombre de pages: 76 pages
  • ISBN: 978-2-87406-517-0
  • Parution: 2011
  • Prix: 8 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Maison de la poésie d’Amay (Belgique et Luxembourg). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Sébastien Hoët nous offre un livre intrigant : un mélange savamment orchestré d’onirisme, philosophie et science-fiction ? qui aboutit à l’abandon de ce monde pour s’embarquer vers d’autres zones. Tous « veulent effectuer le trajet — vers ce signe, une planète insomniaque où nous pourrions dormir, une planète sans nature, sans vie que cette vie à donner aux pierres. Là nos enfants mourraient. » Depuis longtemps nous n’avons autant rencontré le mot « amour » dans un bon livre de poésie. Le poète, dans une langue riche et luxuriante, soumet parmi d’autres : «car le trajet n’est pas sûr mon amour » : n’y a-t-il de l’amour que dans la précarité ? Et si d’aucuns se proclament du légendaire « je est un autre », « nous » magistral qui ne cesse d’exacerber l’union du couple, surtout, dans des conditions de vie extrêmes. Enfin, dans cette nouvelle zone, « il est temps de partir, d’oublier l’oubli» quand apparaît « l’homme doré » qui va « s’accomplir parmi nous, produire ses sauts, laisser l’instinct revenir, et sa sauvagerie intacte, son silence… un dernier emportement, notre ultime sursaut : un homme et une femme se sont aimés… Coupez ! »

Rio Di Maria

Extrait

Plus d’instruments, la musique dans l’air, la musique des zones, le subtil friselis, la désorganisation des matières, une vibration, parfois une voix morte comme nous les aimons, qui dit redit mais ne dit rien ; nous aimons, oui, nous aimons cette absence des chants, la férocité du disparu. Il n’y a plus de lac ici, plus de nuage, une seule avenue pour un seul bâtiment de verre où nous nous défaisons plus lentement que les millénaires. Il reste ce signe.

***

Je suis de ces voix disparues, je parcours les zones, déchiffre les signes, je suis le visiteur, je roule sur les sols transparents parmi les vaisseaux qui se plient, dans l’agaçante contraction des âmes – ces derniers corps, ces vestiges formés. Dans cette zone, un homme et une femme se sont aimés.