La modernité de Constantin Brancusi réside incontestablement dans l’usage singulier de la photographie, qu’il fit en toute indépendance de ses amis photographes Edward Steichen et Man Ray, entre autres, comme révélateur de son œuvre. Loin d’être de nature documentaire voire anecdotique, le recours à la photographie aura permis à Brancusi d’affiner l’œil du sculpteur en intégrant le point de vue mobile du spectateur à l’acte créateur. L’atelier devient alors non plus le lieu ni le prolongement mais l’essence même de l’œuvre totale et mouvante, appréhendée suivant le concept de « groupe mobile ».
Anne-Françoise Penders, docteur en philosophie et lettres, est écrivain et photographe. Elle a publié Brancusi, la photographie ou l’atelier comme « groupe mobile » (La Lettre volée, 1995), Conversation avec Christo et Jeanne-Claude (Tandem, 1995) et plusieurs romans et récits.