Abominations en tout genre, guest-stars improbables, sornettes mythologiques, rien ne sera épargné à l’amateur d’art à l’ancienne ou de bande dessinée à la papa. Remontons dans le Temps. Deuxième recueil des aventures de Démoniak, Mort à Babylone porte le numéro -1 car il s’agit de l’épisode précédent le Livre qui tue, numéro 1 paru en janvier. En mai, le numéro 2, L’Intrusion historique, donnera enfin la suite du premier numéro. Tous les deux mois, mais un coup à l’endroit, un coup à l’envers, c’est la règle, la seule loi de la seule série de bande dessinée… à somme nulle !
On ne sait rien du ou des auteurs de Démoniak (car il semble bien que plusieurs mains se sont employées à faire vivre cette série). Peut-on d’ailleurs encore parler d’auteur quand on remarque à quel point, le coupable de cette série pille éhontement les portions les plus nobles comme les plus viles du patrimoine culturel mondial ? Les dessins sont en tout cas de piètre qualité et sans doute réalisés dans des conditions difficiles. Les sources utilisées sont, elles, relativement connues : les romans-photo et la bande dessinée de gare en général, et en particulier une large famille de héros réunis sous appellation générique du fantôme colonial : Killing/Satanik, Satanik, Démoniak, Diabolik, Fantomas, le Fantôme du Bengale, Amok, Tarzan, The Shadow, The Spirit, Zorro, Batman…