Avec cet album (paru pour la première fois aux éditions de Minuit en 1985), Marie-Françoise Plissart a réalisé ce que tout le monde tenait pour impossible : un roman-photo hardi et audacieux, aussi beau qu’un livre d’artiste, complexe comme un roman, fluide et captivant comme un bon film, d’un érotisme brûlant et savamment construit.

En cent pages de photographies en noir et blanc, où plusieurs femmes s’aiment, se poursuivent et se perdent, Droit de regards propose un récit à tiroirs dont la subtilité se creuse à chaque nouveau parcours. Admirablement servi par une longue et superbe lecture de Jacques Derrida qui en prolonge les multiples ramifications, ce livre offre une série d’histoires troublantes et entretissées que l’on doit lire comme de la poésie : littéralement et dans tous les sens.