Oui, il est bien ici question d’amour, de peurs et de désirs. Oui, le premier album de cette talentueuse espagnole est une rêverie fragile, un flot limpide d’images et d’émotions. Encres noire et argent restituent les gris précieux du crayon à papier de la demoiselle dans la plus pure tradition du beau livre Frémok.
Un homme et une femme dans un train. Lui est debout, elle assise… Quoi de plus banal ? Un poisson sort de la bouche de la femme. Encore un exemple où la vie est comme ça… Sur un sujet aussi simple et universel que la relation entre un homme et une femme, elle emporte son lecteur dans une rêverie fragile dont le charme opère avec douceur et évidence.
Il est tentant de parler de rêve. Une facilité sans doute pour décrire un récit où s’enchaînent des séquences, lentes ou précipitées, fluides ou syncopées, par association d’idées ou de formes mais aussi de trous, d’absences. Pour autant, il s’agit ici plus que tout d’ouvrir les yeux. Il s’agit d’éveil, plus que de sommeil. Et il s’agit, vraisemblablement, d’amour.