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Il était une fois un livre précieux, épuisé depuis maintes années. Frédéric Coché convie à une étonnante découverte de Bruxelles, cité où le moderne le dispute au monde ancien, les buildings européens y avalant les maisons biscornues. Peut-être pour cela que dans Hortus Sanitatis, c’est la Mort qui mène la danse.
L’ambiance est à la liesse populaire : on célèbre le carnaval. Tout est sans dessus-dessous, on porte des masques et les puissants sont moqués. Dans ce chaos, il pleut des moules, que l’on retrouve dans une casserole, évocation de l’œuvre du plasticien et poète belge Marcel Broodthaers. Au fil de son errance dans les ruelles, la Mort perd son combat contre la Vierge Marie, incarnation de la fécondité, qui donnera naissance à un majestueux arbre de vie.
Hortus Sanitatis est donc une voyage à travers le temps, et à travers l’art. Les traditions s’y mêlent, la peinture flamande reprend vie par la bande dessinée. Célébration de la richesse humaine, le livre naît dans le jardin de la culture, et invite à la connaissance plutôt qu’à la destruction et à l’oubli.
Nul besoin d’être un puits de savoir, la beauté des gravures ravit l’œil au premier regard tandis que l’esprit chemine au gré d’un récit fantastique.
La bande dessinée doit son titre à un autre ouvrage merveilleux, aux très nombreuses éditions, encyclopédie et livre d’art, imprimé à la fin du XVe siècle : Un jardin de la santé, catalogue des espèces animales et végétales et de leurs vertus, qui annonçait les traités de sciences naturelles, mêlant références mythologiques aux savoirs accumulés depuis l’Antiquité.
Le livre de Frédéric Coché a été réalisé à l’occasion des ateliers internationaux de création en bandes dessinées intitulés « Frigobox / Echangeur narratif, Récits de ville » produits par Fréon et Bruxelles 2000, capitale européenne de la culture.
Fruit de délicats réglages d’impression effectués de main de maître par Salto, il a longtemps été impossible de rééditer le livre, mais le Frémok s’est entouré d’un nouveau magicien, Olivier Dengis, et redonne ainsi vie à cette œuvre emblématique. En 2011, Hortus Sanitatis a été exposé dans les jardins du Thabor à Rennes, lors du festival Périscopages.