Merveilles se compose de trois parties, d’une préface et d’une postface composées par l’auteur. Les trois parties, « Ces arbres », « Ces mots ces choses », « Ces circonférences », donnent à voir et à lire en quoi ces « choses » simples sont poétiques et universelles. La croyance en l’homme, aux légendes, au quotidien merveilleux (un vélo, un papillon, une croix, une fenêtre, du pain…) fondent l’être, individuel et social.
C’est ainsi que, de sa fenêtre pourrait-on dire, il note les changements du monde, en relatant ce qui lui paraît essentiel, parfois disparu, les oiseaux dans les campagnes, les légendes de notre enfance, les valeurs humaines simples et nécessaires. Le lecteur en mesure leur richesse, leur transformation et leur compagnonnage indispensable. C’est le « chant de la vie et la mort », écrit-il dans la postface.
La poésie spatiale de Pierre Garnier peut sembler difficile à lire. Pourtant, elle s’exprime par des dessins accompagnés d’un mot ou d’une phrase poétiques, à moins que ce ne soit l’inverse, le mot accompagné d’un dessin. Dans un ouvrage précédent, il écrivait : « Si j’écris eau et si, au-dessus, je dessine un cercle, les mots et le cercle réagissent l’un par l’autre et l’un sur l’autre : l’eau devient ronde et le cercle devient eau. C’est exactement une image poétique. Le poème se fait par la combinaison des figures et des mots. Ou entre la figure et les mots. »
Pierre Garnier (1928-2014) fut avec son épouse Ilse l’un des pionniers et des grands propagateurs de la poésie spatialiste, dite aussi poésie concrète, qui connut un rayonnement international, du Brésil au Japon. Son œuvre poétique est considérable et la réunion en cours de ses œuvres complètes compte déjà plusieurs volumes. Il fut aussi l’auteur de Spatialisme et poésie concrète (Gallimard, 1968), premier ouvrage théorique et anthologique sur le mouvement.