Le festival de Cannes a toujours été un formidable miroir de l’état du cinéma mondial. Ainsi au tournant des années 1980, il reflète la grande crise identitaire qui secoue le secteur. La double nature artistique et commerciale du septième art focalise toutes les angoisses de la génération montante des auteurs, totalement incarnée par le cosmopolite Wim Wenders. Lorsqu’il débarque sur la Croisette pour y présenter son premier film américain, Hammett, produit par Francis Ford Coppola, Wenders est plein de désillusions et, calfeutré dans la chambre 666 du Martinez, il tourne, à l’arrache, un essai sur la mort du cinéma… C’est dans ces années-là aussi que Heaven’s Gate, le somptueux paquebot de Michael Cimino, vient s’échouer dans la baie de Cannes entraînant à la fois l’admiration unanime de la critique et la faillite des Artistes Associés. Un monde s’écroule, un autre renaît. Orson Welles erre sur la Croisette. Et le festival change de palais… C’est ce moment si particulier dans l’histoire du cinéma que nous vous proposons de revivre au travers d’une impressionnante galerie de portraits noirs et blancs signés par Myriam Debehault. Outre Wenders, Cimino et Welles, vous y croiserez d’immenses auteurs tels que Bresson, Tarkovski, Ferreri, Oshima, Antonioni, Herzog, Costa-Gavras, Wajda, Zulawski ou Scola… ou d’emblématiques comédiens tels que Patrick Dewaere, Gérard Depardieu, Claudia Cardinale, Klaus Kinski, Simone Signoret ou Philippe Noiret.
Les photographies sont remises en contexte par Philippe Reynaert, critique de cinéma qui, comme Myriam Debehault, fête cette année ses quarante ans de présence au festival de Cannes. L’album est encore enrichi par la publication d’entretiens inédits en France avec Wim Wenders, Costa-Gavras, Marco Ferreri et James Ivory entre autres.