Cet album de « vues artistiques » reproduit, classées par planches thématiques, des photographies imprimées sur cartes postales datant des années 1900-1925. Cette collection pousse à interroger les rapports entre les manières par lesquelles l’art de la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, d’une part, et la photographie industrielle tirée sur carte postale au début du siècle suivant, d’autre part, ont su rendre le monde environnant. Bien que les matérialités diffèrent, les cartes attestent d’une continuité, parfois d’une coïncidence, avec des tableaux. Il suffit d’observer comment sont traités certains sites : Paris, son fleuve, ses avenues, ses parcs, ses champs de courses, puis les territoire champêtres aux alentours de la capitale, et plus loin le théâtre de la côte normande, et jusqu’au détour par le midi ou, de l’autre côté de la Méditerranée, par la colonie algérienne. Avec la diffusion massive de la photographie sous forme de cartes postales, des photographes du début du XXe siècle ont reproduit plus que jamais le spectacle du monde environnant et se sont valorisés en pensant le faire à la manière de l’art.
Didier Decoux, philologue distingué et artiste plasticien enseignant en école d’art, préside sous l’emblème des « Établissements Decoux » à l’auto-édition de livres d’artiste conçus « comme une mise en réseaux de textes divers perçus comme éléments porteurs de sens à déchiffrer et d’images choisies en tant que reflets connotés de subtiles préoccupations esthétiques ou sémantiques. Les livres des Établissements Decoux proposent ainsi une architecture conceptuelle minutieusement organisée et hiérarchisée au sein de laquelle chaque page (blanche ou imprimée), chaque notation (textuelle ou visuelle), chaque indice (manifeste ou suggéré) devient élément indispensable à la compréhension du thème exposé » (Pierre-Jean Foulon).