Michael Hurley est un drôle de personnage. Triomphant immédiatement dans le monde du folk avec son premier album paru en 1964 chez Folkways, il n’en quitte pas pour autant les chemins mal fréquentés. Se moquant des modes, avec une approche très particulière de l’écriture, Hurley exerce son art d’une manière qui n’appartient qu’à lui. Aussi, de folk burlesque en blues éthylique, Hurley a fini par devenir une légende aux États-Unis où plusieurs artistes ont repris ses chansons (ainsi Cat Power, Yo La Tengo ou Esper). Hurley est encore pratiquement inconnu. Pourtant, aujourd’hui encore, à l’âge de 70 ans, il publie album après album de blues rustique, joué dans les traditions, la preuve incontestable que le blues noir et le folk blanc prennent leurs sources dans les mêmes terres hostiles. Que ce soit à la guitare, au banjo ou au piano électrique, la chanson de Michael Hurley est une leçon d’humi­lité infligée par un professeur qui se fout de son influence comme de sa première cuite.